Inspection des lieux

Tsukiyo Oboro était arrivé à Asiya aux premières lueurs de l'aube.
Il avait été reçu par l'intendant du maître des lieux, le très renomé Sanzo Kamiya, et on lui avait expliqué sous tout les angles son travail à effectuer, avant qu'il ne recoive en main propre les clefs de l'école.
En sortant du palais, il avait grincé des dents sous la caresse du soleil matinal, remis sa lourde capuche de velours noir et avait parcouru les chemin de gravier jusqu'au village, puis jusqu'à l'école.
La bâtisse n'était pas bien grande, mais toutefois très accueillante.
Tsukiyo se planta au centre de la salle principale, inspecta longuement les petites tables de bois massif, les bancs et le grand tableau noir qui lui faisait face.
Le plafond était bas, cela lui plaisait. Cependant, il trouvait les baies vitrées un peu trop nombreuses.
Il déposa son sac à terre et commença à sortir ses quelques affaires, non sans rédiger une liste de tout ce qu'il désirerait qu'on lui apporte afin de lui permettre d'exercer au mieux son métier.
Des étagères pour ses livres par exemple.
Des rideaux épais aussi. Et des candélabres. Tout un tas de petites garnitures dont il raffolait, et que le Maître lui avait permis de demander.
Sa nouvelle vie lui plaisait déjà.

Ysaak avait vaguement entendu la rumeur, selon laquelle, un nouveau professeur venait d'arriver dans cette école. Mais peu lui importait, il n'aimait pas les autres de toute façon, il souhaitait juste que cette personne l'ignore, au mieux.
Il était sorti tôt de la maison qu'il partageait avec la vieille femme qui l'avait accepté - il l'appelait Ma, il n'osait achever ce mot, inconnu jusque lors dans son vocabulaire.
Alors qu'il marchait dans le chemin de graviers blancs, qui crissaient sous ses pas pressés, il avait aperçu au loin, au pied de l'escalier qui menait à la lourde porte en bois, la silhouette d'un homme, qu'il ne connaissait pas encore. Certainement le nouvel arrivant. Ysaak plissa le nez, et serra un peu plus sa main gainée de cuir sur la poignée de sa sacoche. Il se prit soudain à ne pas l'aimer, sans le connaître, d'un hâtif jugement, dont lui seul avait le secret.
Il continua à marcher, tête basse, rentrer à la suite de l'autre, respirant un parfum étrange, acide, qu'il chassa jsuqu'à la grande salle, où près du tableau noir, se tenait celui qu'il s'était décidé à détester. Il allait ressortir, comme il était venu, mais il poussa un peu plus la porte, et se planta au milieu de l'allée, entre les tables, puis harponna de ses yeux étranges, le regard qui lui faisait face.

(excuse Ysaak, j'écrivais alors que tu postais, fais comme j'existait pas)

Naur était à Asiya voilà quelques jours déjà.
Il s'était d'abord reposé, puis avait reglé quelques détails avec l'intendant de Sanzo Kamiya concernant sa future profession.
Il se dirigea alors vers son lieu de travail situé dans la ville, l'école.
Il pénetra dans ce lieu et alla directement vers la salle qui lui était désignée. En passant dans le couloir, il remarqua une porte légérement entrouverte qui laissait découvrir une salle assez sombre, munies de candélabres et de rideaux en velours. Il frissonna mais passa sa route, comme si de rien n'était.
Il arriva alors dans sa salle de cours. Le plafond était bas comme dans l'autre pièce mais les nombreuses portes-fenêtres donnant sur un petit parc rendaient la pièce lumineuse et accueillante. Elles étaient munies de persiennes, ce qui était parfait lorsque l'on voulais faire nuit noire dans la classe quand une expérience le nécessitait.
Naur pensa tout de même a changé les rideaux qui commençaient à se faire un peu vieillot pour un tissu léger et transparent dans les tons de rouge-orangé. Il remarqua les nombreuses étagères déjà remplies de tout le matériel nécessaire à la pratique de sa profession. Néanmoins, il allait falloir les dépoussièrer un petit peu. Il installa sur son bureau un petit perchoir pour que son animal favori puissent s'y reposer, celui-ci décrivait des cercles autour de la pièce et vint se poser sur l'objet que son maître venait de poser.
Naur ouvrit les fenêtres pour ahérer la pièce puis il observa la disposition des meubles. Les bureaux des élèves étaient rangé face au sien et au tableau. Ils possédaient un plateau de marbre monté sur des pieds en bois massif.
Naur réfléchissait à ce qu'il pouvait bien manquer dans cette pièce et c'est en regardant par la fenêtre qu'il le découvrit. Il manquait de la verdure, il en était plus que certain.
Il décida alors d'aller chez le fleuriste de la ville, puis il irait voir la salle d'étude du château.

Lorsque la porte s'ouvrit, Tsukiyo fit un lent volte-face.
Il se dressa de toute sa hauteur pour juger le nouvel arrivant.
Trop classe et trop froid. Trop comme lui. Ca ne lui plaisait pas beaucoup...
Après un silence de quelques minutes où il détailla son adversaire, Tsukiyo croisa les bras et sourit.

"Puis-je savoir qui vous êtes?" demanda-t-il d'un ton mielleux.

Ysaak ne répondit pas à ce sourire qu'il savait ironique, et plein d'une moquerie évidente. Il haussa un sourcil face à cet être étrange, à la longue chevelure noire, et à la chair sombre. Ces pupilles rouges le mettaient mal à l'aise, elles semblaient comme des lames, trop aiguisées qui attendaient le bon moment pour le transpercer. Il eut un mouvement bref de la tête, chassant quelques mèches, et lâcha, froid, distant, comme à son habitude :
"-Ysaak Nergal, je suis le professeur d'Histoire."
Il ne prit pas la peine de lui demander quel était son nom, aussi, et passa devant lui, sortant par la seconde porte de la pièce, rejoignant le couloir, cernés de grands tableaux, réhaussé d'un long tapis pourpre, qui allait se perdre jusque en haut de l'escalier en marbre, qu'il grimpa calmement, partant rejoindre sa salle de cours.
Il ouvrit la fenêtre, et s'y accouda, sifflant lentement. Quelques instants plus tard, son corbeau s'annonçait à lui, et il tendit le bras, les serres dorées s'accrochèrent au tissu de son manteau. Ysaak caressa la tête de Verdelet, mais le laissa repartir, cet animal n'avait pas sa place ici. Repartant s'installer face à son bureau, il feuilleta un livre mais il n'arrivait pas à se concentrer.

- Ce n'est pas très poli d'entrer chez quelqu'un sans prévenir puis de repartir aussi sec." déclara Tsukiyo tout soudain, ayant suivit le jeune homme dans sa salle de cours.

Il fit le tour du lieu d'un coup d'oeil rapide, puis replanta ses pupilles carmines dans le regard sombre et estropié d'Ysaak.

- Tu pues le Démon.

Ysaak sursauta, et lâcha ce qu'il tenait à la main, avant de se baisser pour le ramasser en maugréant. Qu'est-ce qu'il lui voulait, celui-là ? Une fois n'était pas coutume, il avait juste ignorer ce qui ne lui plaisait pas, et Tsukiyo n'avait pas sa sympathie. Mais quand il entendit prononcer ces quelques mots, secs, cruels, il se leva d'un bond, et claqua ses mains sur la table, persiflant entre ses dents serrées :
"-Peu m'importe de savoir qui vous êtes, sortez, vous n'avez rien à faire ici."
Ysaak porta par instant une de ses mains à son oeil mort, et se retourna, effaçant le tableau sans plus se préoccuper de son nouvel ennemi.

Tsukiyo ricana.

- Si on ne peut même plus lier connaissance avec un collègue... je suis Oboro Tsukiyo, le professeur de Littérature, souviens-t'en." déclara-t-il plus froidement, bien que se doutant qu'Ysaak se fichait bien de son identité, comme le laissait paraître son comportement.

Mais l'Elfe Noir nota cependant que le jeune homme n'avais pas apprécier qu'il parle de Démon.
Intéressant.
Il resta encore un peu à fixer le dos du professeur puis retourna lentement sur ses pas.

*Quelle malchance d'avoir un pareil collègue* songea Ysaak, en finissant d'effacer la plaque noire, s'essuyant les mains pour en chasser la craie. Mais il n'eut pas le temps de penser plus longtemps à Tsukiyo, ses premiers élèves arrivaient déjà, s'asseyant devant leur bureau, sans un mot, sortant leurs affaires, en baissant la tête.
L'un d'entre eux fit glisser rapidement à son voisin que leur professeur semblait être d'une humeur massacrante, aujourd'hui, et le garçon eut une moue craintive, Ysaak pouvait juste être terrifiant parfois, sa prunelle éteinte, sa peau déchirée autour, en faisait, quoi qu'il en dise, un véritable démon. Tsukiyo avait peut-être raison. Désormais il avait hâte que cette journée prenne fin, pour rentrer revoir Ma.[/i]

Tsukiyo laissa passer la horde de gamins et les regarda s'assoirs dans la salle de classe d'Ysaak.
Puis il quitta définitivement le couloir, content de son début de journée.
Il décida d'aller faire un tour dehors, à l'abris sous sa cape de velours.

(Saut de quelques heures dans le temps)

Ysaak se frotta les yeux, le dernier élève venait de partir, mais il avait été le plus coriace, à lui demander une explication sur quelque chose de tellement simple qu'il l'en aurait tué.
Il ferma la fenêtre qu'il avait laissé ouverte, et sortit, fermant la salle à clé, il voulait préserver ce qu'il jugeait comme lui appartenant de droit.
Il boutonna son manteau jusqu'en haut, et redressa le col, puis sortit de l'école, courant presque jusqu'au portail. Il ne pensait plus à Tsukiyo et avait une seule chose en tête pour le moment.