Un drôle d'endroit que cette cuisine...

(mmm je sens que mon titre va faire des ravages mdr)

Un fracas assourdissant retentit.
Puis un craquement.
Et un bruit sourd.
Le tout ponctué d'un cri suraigu et de quelques beaux jurons.
La cuisine était grande, bien éclairée et propre. Des tables de métal trônaient en son centre, au fond se trouvaient les cheminées béantes, et tout le long de chaque mur étaient disposés des éviers, des plaques, des fours ou des compartiments réfrigérés, ainsi que des placards où étaient rangés les différents plats. Les ustensils pendaient le long des parois, la porte de la chambre froide était dans un coin. Il ne manquait absolument rien pour que l'endroit fonctionne et nourisse le palais d'Asiya à sa faim.
Il ne manquait rien, sauf peut-être un cuisinier.
Natchin était pourtant bien là, sous un tas de casseroles effondrées, en train de se frotter la tête en gémissant. Il avait voulu ranger le placard à sa façon, mais tout s'était écroulé sur lui et la planche qui séparait l'armoire en deux était tombée.

- Quelle poisse!" grinça le jeune rouquin. Il se releva en grimaçant, ébroua ses cheveux et donna un coup de pieds rageur dans les casseroles. "Et voilà! je dois tout recommancer maintenant! C'est malin tiens!

Ky venait de quitter la volière, dans laquelle il était resté plus de deux heures, à s'occuper de tous ces oiseaux, dont il connaissait le nom de chacun par coeur s'amusant à les appeler, à jouer avec eux. Mais la faim l'avait poussé loin de ces amis ailés. Il avait couru à travers le parc, à grandes enjambées, et était rentré discrètement dans le château, marhant dans les couloirs à pas légers. Il faisait chaud aujourd'hui, il avait choisi de choisir des vêtements de circonstances : vêtu d'un fin tshirt violet, sans manche, à col roulé et d'un short assorti, qui lui arrivait quelques centimètres en dessous des fesses, deux bande de cuir noir coulait le long de chaque côté de ses cuisses, retenues par un rond de tissu au dessus du genoux. A ses pieds, des bottes sombres enserraient ses chevilles, montant jusqu'au mi molet.
Ky se sentait bien ainsi, il n'aimait pas se cacher derrière des fioritures de tissu, en pareille chaleur. D'un geste machinalt, il leva le bras légèrement, faisant glisser ses bracelets le long de sa peau, et s'arrêta de vant la porte de la cuisine. Mais alors qu'il allait rentré, un fracas assourdissant se fit retentir, ainsi que de nombreux jurons, qu'une voix énervée venait de lâcher. Il rentra discrètement, et sourit discrètement, alors que l'auteur de tout ce boucon donnait de nombreux coups de pieds dans les fait-touts, les casseroles, et les poeles qui étaient tombés sur lui, visiblement. Il ne l'avait pas encore vu, apparament, et il attendit, devant la porte, les bras croisés que cet amusant personnage remarque sa présence.

- YAAAAAAAAAAAAAA!!! Maudit sois-tu, Belzébuth! Pourquoi les cuisines réticentes ont-elles été créées?! C'est tout de même moi qui commande ici, non? Alors vous n'allez pas me tenir tête longtemps, mes petites, et vous allez retourner illico dans votre satané placard!" hurla Natchin à son tas de casseroles.

Bien évidemment, la feraille ne bougea pas malgré les menaces, et, dépité, le rouquin alla s'affaler sur une des tables, un bras sur les yeux, poussant un long soupire fatigué.
Il sentit soudain la présence d'un autre être non loin de lui.
Il tourna la tête et releva son bras sombre afin d'e voir de qui il s'agissait.

- Tiens... on dirait l'ami des bêtes..." fit-il en souriant.

Ky sourit à cette remarque, et s'avançant un peu, il lui rétorqua :
"-Et bien le bonjour à toi, ami des casseroles, bien que visiblement vous soyez un peu fâchés en ce moment."
Il eut un sourire amusé, et passa devant Natchin, sans se préoccuper de lui, avant de s'arrêter devant un placard. Il se hissa sur la pointe des pieds, glissant sa main à l'intérieur, pour trouver de quoi manger. Il revint s'asseoir sur un tabouret, et croisant les jambes, il planta ses dents blanches dans la chair acidulée de la pomme verte, qu'il était allé chercher. Il observa Natchin se démener avec ses casseroles, et continua à mâchonner le fuirt, recueillant de sa langue, les quelques gouttes qui coulaient parfois le long de sa peau. Il avala sa nouvelle bouchée, et reprit :
"-Qu'est-ce que tu fais encore, Natchin ? Qu'estce que tu avais besoin de toucher à ça ?"

Le rouquin se redressa, poings sur les hanches et la mine boudeuse.

- Oh ça va hein! Je faisais simplement mon travail, qui consiste aussi parfois à ranger. Puisque ce palais n'est pas fichu de m'engager des aides, je dois tout faire tout seul! Et tout m'est tombé dessus! J'ai mal maintenant moi! Et je dois tout recommencer!

Il s'agenouilla, toujours grommelant, et se remit à empiler les différents plats.

- Et toi, hein, qu'est-ce que tu fais ici à prendre des kilos?

"-Ha, ha, fit Ky, pince-sans-rire. Rassure-toi, je ne deviendrais pas comme toi. Ce n'est pas avec un malheureuse pomme que je vais grossir, conclut-il, en passant une main sur son ventre plat, en tirant la langue. Enfin, si t'es pas foutu capable de te débrouiller tout seul aussi. Je t'aurais bien aider, mais mes petits bras malingres ne sont pas assez fort pour ça."
Il s'étira et resta assis sur la tabouret, observant l'adoelscent emplier encore et encore les casseroles qu'il venait de faire tomber.
"-J'ai encore faim ! Tiens, en parlant de faire ton travail, si tu me faisais un peti truc à manger, hein ?"
Ky eut un sourire acéré, il avair envie dejouer, aujourd'hui.

Un petit silence se fit, durant lequel Natchin arrêta son mouvement et pivota de façon à faire face à Ky.
L'expression du rouquin était plutôt vexée.

- Et tu sais ce qu'il te dis mon ventre?" grinça-t-il. "Espèce de sale lâcheur. T'es bon à rien à part causer à des espèces de boules de plumes pleines de bactéries. Tu ferais chasseur d'anges que ça sera pas grandement différent. T'inquiète que j'en viendrai à bout de ces casseroles, avec ou san toi. Et tu mangera quand j'en aurai décidé. Un truc bien gras que je te forcerai à avaler en te ligotant façon gigot à une chaise. Je te gaverai, oui, exactement comme on le ferai d'une oie. Et t'aura pas mon joli vendre, tu sera plein de plis visqueux et moches. Un triple menton, ça t'irai à merveille. quoi que, après réflexion, ça te rapetissierait encore plus... Tu deviendra un mètre cube! Un mètre en hauteur, un en largeur et un en profondeur!

Et Natchin éclata d'un rire strident qui dévoila ses petites canines. Il ne pouvait plus s'arrêter. Imaginer cette starlette de Ky en bibendum était trop désopilant. Il s'en tenait les côtes de rire, se fichant bien de bousculer les piles refaites de casseroles.

"-Boules de plumes, hein ? répondit Ky, en haussant un sourcil. L'avantage quand je parle avec toi, c'est que je retrouve aprfaitement ces cervelles de piafs que je viens de quitter. Quant au mètre cube, tu n'en es pas loin, je peux très bien imaginer, l'effet que ça aurait sur moi. Quant à être ligoter, pourquoi pas, je ne suis pas contre de nouvelle pratiques. Mais, ma profondeur, cours toujours pour l'explorer."
Il éclata de rire, à son tour, et se redressa, tournant le dos à Natchin. Il posa ses mains juste au dessus de ses fesses et eut un mouvement amusé, se cambrant un peu avant de déclarer :
"-Et fais une croix dessus, sur ce présent corps également. Dernière chose... Cadeau !"
Il attrapa un petit bol de farine, qu'il jeta sur Natchin, et le pointant de son ongle manucuré, il lui dit :
"-Qui est-ce qui à l'air d'un ange maintenant ?"

Natchin réagit au quart de tour et se jeta d'un bond félin sur Ky.
Ils tombèrent tout deux à terre, le rouquin au-dessus, qui en profita pour secouer ses cheveux pleins de farines dans les yeux de son ami.

- Je fais jamais le signe de croix, j'te signale." railla-t-il. "Et traites-moi encore d'ange, je vais me vexer sérieusement et devenir détestable...

Il atrappa ensuite un torchon sale et se battit avec Ky pour essayer de le lui mettre dans la bouche.

- Allez ma belle, fais pas ta farouche, c'est toi qui a dit que t'étais pas contre! Moi je viens du coeur des Enfers, alors ta profondeur hein, j'ai connu pire! Laisses-toi faire, bon sang, tu gigotte trop!" ordonna le rouquin tandis que l'autre se débattait de plus belle.

Ky tournait frénétiquement la tête sur le côté, il n'était pas question qu'il se laisse faire par ce petit idiot de démon, qui se prenait pour un dieu. Il sourit à sa pensée, et jeta soudain ses bras autour de Natchin.
"-Si tu veux tant me faire taire, utilise un moyen moins désagréable."
Il le repoussa d'un coup de hanche, et l'embrassa d'un baiser à faire rougir le plus libertin de tous les démons. Fier de lui, il se redressa habilement, passant une main dans ses cheveux que la farine avait certainement sali, et répondit, penchant la tête sur le côté, perdant son sourire :
"-Tu viens peut-être du coeur de l'enfer, mais mon père en venait également, j'ai l'avantage sur toi, d'avoir le sang de deux races qui coule dans mes veines. En ayant connu mon père, je sais que tous les démons ne sont pas aussi stupides et superficiels que tu peux être parfois. Ca me rassure. Je n'ai plus faim, amuse-toi bien à ranger tout ça."
Ky sortit de la pièce en claquant la porte.

Natchin resta tout étonné après avoir reçu le baiser pour le moins langoureux de Ky.
Il revint à la réalité seulement lorsque ce dernier partit bruyament.
Le Démon maugréa un instant dans sa barbe avant de lancer à haute voix, aidé par sa puissance démoniaque afin que Ky l'entende:

- Je le sais bien que t'es moitié Elfe, ce sont tous des chaudasses et des filles faciles. Tu crois que tu fais exception?

Puis il reprit plus bas, constatant que le carrelage était blanc de farine.

- Et voilà, quel gaspillage! Et qui c'est qui va encore tout nettoyer, hein? C'est moi! Faut vraiment que je songe à recruter moi-même un ou deux esclaves, parce que là, ça va plus! Même plus le temps de paresser moi...

Sans interrompre son monologue, il s'affairai dans sa cuisine.
Lorsqu'il eut fini, il se leva en poussant un juron qui exprimait son soulagement et se mit à cuisiner un petit plat simplement composé d'une salade mêlée et d'une omelette, et partit en quête de Ky.
C'était que cet imbécile risquait de prendre au premier degré leur "dispute".