En cours d'Histoire

- Oui, bien sûr, cela sera fait comme vous le désirez." répondit doucement Uial. "Je suis ravi que vous ne m'en vouillez pas, mais s'il vous plaît, j'aimerai travailler seul. Je me sens un peu mal soudain.

Il essayait de rester délicat, pour ne pas vexer le rouquin, mais c'était vrai, il se sentait un peu dégoûté par cette journée qui pourtant était si ensoleillée et si agréable.
Il voulait être seul pour réfléchir posément.

Ysaak avec fini par se calmer, juste avant l'arrivée de ses élèves, qu'il avait préféré congédier, les informant juste de la suspension des cours pour cette journée, les chargeant de prévenir les petits camarades, à moins qu'il se décide lui-même à placarder une feuille sur le panneau à l'entrée. Il avait essuyé ses larmes, et passé ses yeux sous un bout de tissu imbibé d'eau, espérant les faire dégonfler, et en chasser la rougeur, mais le regard parfois étonnés des enfants, lui avait douté de sa manoeuvre.
Il était sorti dans le couloir, marchant en silence, grimpant les escaliers qui menaient au dernier étage, et avait ouvert une fenêtre, s'y penchant à peine. Il avait une vue imprenable sur tous les jardins et il aperçu Naur et Uial en train de discuter, le fleuriste jetait parfois quelques coups d'oeil à un arbre plus moins, et désignait le faucon du professeur.
Verdelet devait être là-bas, encore, et il essaye de siffler, mais se ravisa, il ne voulait pas attirer l'attention, et préféra continuer sa marche, avant de pousser une porte vitrée, qui dévoilait une terrasse, large, et blanche. Il s'assit sur les bancs en pierre et soupira, fermant les yeux. Et alors qu'il croisait les jambes, Verdelet fit à nouveau son apparition, se posant sur le rebord du balcon.

Naur sourit franchement.

- Je vais vous laisser, je ne souhaite pas vous gêner dans votre travail... Si jamais, je vais faire un tour dans la salle d'étude du château." l'elfe commençait à partir lorsqu'il ajouta "Passez une bonne fin de journée."

Puis il partit.

Uial soupira pour la énième fois de la journée.
Chez les Elfes, soupirer était mauvais signe, car cela était souvent évocateur d'un ennui profond ou d'une grande tristesse, les deux cas étant mortellement dangereux pour eux.
Mais ce n'était rien d'aussi grave chez Uial.
Il en avait juste assez d'être aussi idiot et maladroit.
Rageur, il travailla d'arrache-pied jusqu'au zénith.
Lorsqu'il remarqua que le soleil en était au point culminant de sa course, il décida de laisser tomber ses plantations pour aller manger un peu, et surtout, pour boire.
Il chassa la terre fraîche de ses genoux, puis entra dans l'école pour aller dans le couloir et se rinça les mains dans le grand lavabo qui courait le long du mur.
Une fois qu'elles eurent retrouvé leur pâleur initiale, Uial se pencha de côté pour boire un long filet d'eau clair et froide. Ceci faisait, il vit du coin de l'oeil un oiseau sombre voleter ici et là, avant de disparaître plus haut.
*Verdelet?*
Si c'était bien le corbeau, cela signifiait que Nergal ne devait pas être loin.
Uial hésita une bonne dizaine de minutes, pesant le pour et le contre, analysant tout les cas de figures possibles et imaginables, avant de prendre son courage à deux mains et de fureter dans l'établissement afin de trouver le brun.

Ysaak se leva enfin, et s'approcha de Verdelet, le caressant gentiment, avec un petit sourire, qu'il ne réservait qu'à son corbeau. Il se sentait soudain mal, il n'avait pas l'habitude de se retrouver ainsi, en plein soleil, et la chaleur devenue insupportable, il retira son long manteau, bien qu'un peu réticent, d'être ainsi exposé. Il ne portait qu'un bustier sans manche, en cuir noir, lassé sur le devant, dont le col remontait jusqu'au milieu de son cou, l'ensserrant, le gardant ainsi de tout contact avec l'air ambiant. Il passa sa main droite le long de son bras gauche, en frissonnant, et se sépara enfin de ses gants, qu'il rangea dans sa poche. Il observa la profonde cicatrice, qui saignait encore parfois, et referma le poing, laissant ses ongles s'enfoncer dans la chair. Il ne s'était jamais douté que sa peau puisse être aussi blanche, comme celle d'un mort - ce qui n'était pas de très loin, d'ailleurs. Ses cheveux le gênaient, il les repoussait sans cesse. Verdelet s'était posé sur son épaule, et frottait sa tête contre la joue de son maître, avec un petit bruit de gorge, qui apaisait Ysaak. Celui-ci s'en voulait à peine pour s'être emporté tout à l'heure, tout ce qui l'avait inquiété avait été de perdre son oiseau. Il posa ses avant bras sur le rebord de la ballustrade, et se cambra un peu, se penchant un instant. L'énervant fleuriste était parti visiblement...

Uial restait sur le pas de la porte, aussi silencieux qu'une ombre, le coeur battant.
Ysaak était là, appuyé à la balustrade du balcon qui surplombait le jardin, les bras nus.
Sa peau, comme la sienne, était d'une pâleur cadavérique, mais elle semblait douce et sans défauts.
Puis le blond remarqua les gants de cuirs posés à côté du brun.
Il se demandait pourquoi il les portait par cette chaleur...
Grand et élancé, ses cheveux noirs balayants sa nuque gracile...
Uial hésitait à venir. Il n'osait plus bouger. Il craignait la réaction de Nergal.
Puis lorsque Verdelet s'approcha de son maître et que ce dernier sourit, Uial se figea.
Il avait peur d'avoir été vu - d'ailleurs il était loin d'être discret, au milieu de la porte et dans des vêtements rouges - et peur d'avoir vu quelque chose de secret.
Il décida de faire lentement demi-tour, son courage l'ayant fuit comme la peste, et de retourner travailler.
Il avait l'impression d'être devenu aussi lourd que du marbre. Sa respiration était saccadée et son coeur n'en faisait qu'à sa tête. Il allait être vu, ça ne pouvait en être autrement.
Une fois face à la porte, il la poussa avec la plus grande des précautions, priant tout les dieux pour qu'elle ne grince pas...
Et un élève l'ouvrit à la volée pour lui en braillant "Professeuuuuuur Nergaaaaaaaaaal" d'une voix suraigue, pétrifiant Uial et faisait sursauter le brun.

Ysaak sursauta et Verdelet voleta en piaillant autour de la tête de son maître. Le démon attrapa rapidement son manteau et le plaqua contre lui, s'y réfugiant comme l'aurait fait Diane devant Actéon. Paniqué, ses yeux allaient du jeune homme à Uial qu'il avait aperçu aussitôt qu'il s'était retourné. Serrant le tissu noir contre lui, il reprit contenance, malgré la situation humiliante, et demanda, aussi sèchement qu'il le pouvait :
"-Je peux t'aider ?
-Bah... Vous étiez pas dans la salle, on s'inquiétait nous...
-Les autres ne vous l'ont pas dit, soupira Ysaak, mais les cours de la journée sont suspendu.
-Ah... Mais pourquoi ?
-Parce qu'aujourd'hui, je ne me sens pas très bien.
-Et lui qui c'est ? reprit l'élève, en pointant son doigt sur Uial, qui n'avait pas bougé.
-Le fleuriste...
-Oh... Bon, ba je vais dire aux autres, qu'on peut rentré ! Bonne fin de journée !
-C'estça, allez, dégage de là."
L'élève lui tourna le dos, et lui tira la langue, espiègle, avant de saluer Uial et de dévaler les escaliers pour aller avertir ses petits camarades. Ysaak avait remis son manteau et gardait les mains dans ses poches, dans sa précipitation, il avait fait tombé ses gants un peu plus bas.
"-Qu'est-ce que vous faîtes là ? Encore..."

* 1) je cours et je me jette du balcon. 2) je me retourne et fais violement connaissance avec le plâtre du mur. 3) je creuse ma tombe ici même. 4) je me lacère le visage avec mes ongles et me crève les yeux dans je ne sais quelle tentative de rédemption. 5) je réagis en adulte responsable.*

Tout.
Le blond aurait tout donné pour être partout, sauf ici, sous ce soleil éblouissant, en fasse d'Ysaak Nergal.

- Je... Je... ne faisais que passer..." sa gorge était sèche et il tremblait. Il avait presque envie de pleurer, exactement comme un enfant prit en flagrant délit de vol.

*Oh non, ça ne va pas du tout ça, mais qu'est-ce que je raconte? Comme s'il allait me croire...*

Uial porta une main à son front et essaya de respirer plus posément.

- Non, en fait je..." reprit-il, un tantinet plus calme. "Je voulais vous demander pardon pour tout à l'heure, avec votre oiseau, je ne savais pas que je pouvais vous offenser... Et j'allais m'annoncer à vous quand ce garnement est arrivé comme une furie...

Ce n'était qu'à moitié faux...
Mais était-ce crédible? au son de sa voix encore mal assurée, Uial ne se faisait aucun espoir.
Il était littéralement, complètement, lamentablement pathétique.

Ysaak écouta les explications de Uial, son sourcil se soulevant régulièrement, en un tic nerveu. C'était un cauchemar, pourquoi était-il rentré dans ce magsin ? maintenant, peu importe où il allait,il se retrouvait en tête à tête avec cet homme. Il ne manquerait plus qu'il le suive jusqu'à chez lui, maintenant ! Il passa sa langues sur ses lèvres, les humectant légèrement, et ses yeux s'adoucirent soudain quand Uial lui parla de Verdelet, d'ailleurs, où était-il celui là ? Il attendit que le fleursite termine ses explications, et siffla fortement, son corbeau répondant aussîtôt, mais Verdelet ne vint pas se poser sur l'épaule de Ysaak, il vint s'installer sur celle de Uial, faisant s'emmêler ses cheveux par ses battements d'ailes. Le blond était mal à l'aise, peu sûr de lui, mais Ysaak n'y fit pas attention, il dit simplement :
"-Verdelet, viens ici, tu es pénible aujourd'hui, ordonna t-il, comme si Uial n'existait plus."
Mais l'oiseau ne bronchait pas, se déplaçant de quelques millimètre sur la tunique du blond. Enervé, Ysaak voulut s'approcher de lui, mais il hésitait, s'approcher de Verdelet, c'était avancé vers Uial, avoir une proximité avec l'autre, et sentir son regard certainement dégoûté sur son oeil entièrement dévoilé.

Le regard de Nergal était pleinement éloquant.
Son haussement de sourcil, bien que charmant, n'avait rien de très engageant.
En clair, il avait bien compris qu'Uial mentait; et peut-être même pensait-il que s'était pour se moquer de lui.
Au mieux, le blond pouvait espérer qu'il n'en avait rien à faire, de ses explications bancales.
Il était au bord du désespoir.
Lorsque Verdelet vint se poser sur son épaule, il se raidit, ses yeux carmins grands ouverts et fixés sur Ysaak.
En d'autres circonstances, il se serait réjoui de ce contact; il avait toujours aimé les animaux et adorait les cajoler. Mais il n'était pas en d'autres circonstances.
Et il s'attendait à tout, particulièrement à ce que le brun vienne lui arracher la tête pour le nouvel affront qu'il lui avait fait - bien malgré lui cette fois.
Pourtant Ysaak ne broncha pas.
Une furtive lueur de colère et d'exaspèrement passa dans son regard voilé, ses muscles se tendirent un instant, mais ce fut tout. Seule sa voix froide et clair trancha le silence pesant de ce début de matinée, pour appeller le corbeau réticent à lui.
Il ne se préoccupait absolument pas d'Uial, ou alors il le cachait très bien.
Et Verdelet ne semblait pas enclin à bouger de son nouveau perchoire, totalement inconscient du drame qui se jouait - ou, supposition bien improbable, il s'en amusait et faisait exprès d'envenimer les choses entre le fleuriste et le professeur.
Uial trouva la force de secouer l'épaule.

- Allez Verdelet... vas rejoindre ton maître..." murmura-t-il à l'oiseau craintivement.

Et dire que le jour pércédent, il pensait faire de Nergal son ami... C'était bien mal parti.

Mais Verdelet ne bougea toujours pas, et quand il se pencha un peu pour appeler la main d'Uial à lui, comme il avait l'habitude de le faire avec lui, Ysaak s'avança pour de bon, et leva le bras, mais alors qu'il allait atteindre Verdelet, ce dernier lui donna un coup de bec, et Ysaak saisit sa paume gauche, reculant alors qu'il avait déjà senti le sang couler lentement le long de sa peau. Son menton se mit à trembler et tandis qu'il discernait toujours les prunelles claires de Uial sur lui, il ne put supporter l'idée de fondre en larmes devant lui, et baissant la tête, il partit à grands pas vers la sortie, passant devant Uial qui n'eut pas le temps de réagir à temps. Ysaak dégringola les marches, manquant de tomber, et déboulla dans le hardin qu'avait restauré Uial. Il s'accroupit en dessous du balcon, et fouilla dans les petits buissons pour retrouver ces gants. Il n'arrivait pas à croire que Verdelet l'avait repoussé.

(Apocalypse Now mdr)

Les évènements qui s'enchaînaient à la vitesse de l'éclair dépassaient l'entendement d'Uial.
Il n'en pouvait plus, c'était beaucoup trop pour lui, il était littéralement perdu.
Le coup de bec de Verdelet envers son maître fut peut-être le pire moment de cette abominable journée.
Quel dieu mesquin s'amusait à les faire tourner en bourique?!
Uial fut bousculé par Ysaak qui s'enfuyait dans les escaliers, et qu'il avait cru voir au bord des larmes.
Le corbeau s'envola à grand renfort de croâssements aigus, et il fallu quelques minutes à Uial pour se reprendre et se jeter sans refléchir dans le couloir, à la suite du brun.
Le claquement de ses sandales sur les dalles froides résonnait en un écho opressant tandis qu'il courait sans savoir où se rendre, et ce fut à bout de souffle, au bord de l'évanouissement, que l'Elfe retrouva Ysaak à la porte du jardin, justement lorsque celui-ci s'apprêtait à le quitter à la hâte.
Uial étiat incapable d'aligner le moindre mot, tant l'air lui manquait, mais il barra fermement le passage au brun, se carrant dans le montant de la porte et refermant son poing sur le revers du manteau d'Ysaak.

La main de Uial le retenait fermement, il soufflait pour reprendre son souffle. Ysaak esseya de se débattre, mais alors qu'il avait réussi à se défaire de son emprise, il fit quelques pas en arrière et se prit les pieds dans un outil oublié par Uial. Il tomba sur le séant, avec un petit cri surpris, et son manteau qu'il avait mal remis, glissa le long de ses bras, pour venir s'échouer au bas de son dos. Il rougit, en se sentant montré ainsi, alors qu'il s'évertuait pourtant à chaque seconde de cacher ce corps qu'il détestait. Uial continuait à le fixait, retrouvant sa couleur normal, le souffle de plus en plus calme. Piégé, Ysak remonta son manteau lentement, et se leva, lui tournant le dos avant de se laisser tomber à nouveau, la tête entre les mains, pleurant sans pouvoir se retenir. Pourquoi fallait-il qu'il se laisse aller devant cet inconnu, qui s'obstinait à vouloir le voir ? Etait-il donc si ignoble pour qu'on le traite ainsi ?

Uial ne fit rien tandis qu'il sentait le vêtement d'Ysaak lui échapper. Pourtant, ce maigre lien entre eux qui se brisait lui pinça le coeur.
Puis le voir ensuite, si pâle et fragile, à terre, comme sans défenses...
En larmes...
*arrêtes, ne fais pas ça, inconscient que tu es!*
Uial bondit sans attendre et s'agenouilla derrière Ysaak opur le serrer dans ses bras, la tête enfouie dans son dos.

- Pardon...! Ne pleures pas, s'il te plaît, pardon!" sanglota-t-il.

(désolé.. c'est tard. Y a Astharoth qui me déconcentre u_u gomen)

Il avait cru qu'il était parti, mais quand il s'était serré contre lui, et qu'il avait prononcé ces quelques mots, il avait sangloté de plus belle.
*Ne pleure pas... ne pleure pas...*
Et pourtant qu'est ce qu'il faisait en cet instant précis, si ce n'est versé toutes les larmes de son corps, encore une fois. Il était un démon, mais il était faible, et il baissa la tête en passant sa main sur ses yeux, pour arrêter ces pleurs, sans grand succès. il sentait toujours le corps de Uial contre le sien, et brusquement il se retourna. Dans sa précipitation, une manche de son manteau coula le long de sa peau, et ce fut un bras nu qu'il jeta autour du cou de Uial, en compagnie de l'autre. Il pleurait contre le vêtement rouge, respirant le parfum doux du fleuriste, fait d'arômes et de nature.

(et après tu dis qu'Uial doit pas avoir d'intention douteuses! C'est pire que de la tentation là...)

Mais qu'est-ce qu'il faisait là, à pleurer sans même savoir pourquoi, au milieu de la terre battue, avec Ysaak dans ses bras?
Uial ferma les yeux et renifla, laissant la brise fraîche sécher ses larmes.
Ses mains remontèrent de long du dos du brun, en une futile tentative de réconfort, puis l'une d'elle alla se perdre dans la chevelure ébène du professeur, la caressant doucement, essayant de calmer le jeune homme qui gémissait doucement, désespérément accroché à sa tunique.
L'Elfe ne savait pas pourquoi il avait réagi comme ça. Une fugace réminiscence de son passé sans doute; il avait du voir en Ysaak ses défunts enfants, et un élan paternel et protecteur devait l'avoir poussé vers lui pour faire taire ses craintes.
Il murmurait des "chhh" sifflants et doux à l'oreille du brun, sans plus se poser de questions. Cela l'ennuyait, il avait vraiment d'autres choses à faire à présent que d'essayer de comprendre ce qui l'avait fait se jeter contre lui pour le supplier de ne pas pleurer.
Verdelet voletait ici et là, puis se posa au sol, derrière son maître. il fixait les deux hommes de ses yeux glauques et semblait presque satisfait. Et dire qu'il était en partie responsable de tout ce drame... Uial détourna le regard de l'oiseau et s'assit sur ses talons. Lentement, il décrocha les mains d'Ysaak de sa tunique, non sans remarquer la cicatrice rougeâtre qui en barrait une, et fit se redresser le jeunne homme. Il leva son visage vers lui et dégagea doucement les mèches brunes qui collaient à ses joues, afin de pouvoir accrocher son regard. Il eut un petit froncement de sourcils lorsqu'il apperçu les larmes rouges qui coulaient de l'oeil estropié, mais il ne dit rien et ne chercha pas à fuire. Sans faire de gestes brusques, il posa deux doigts sous cet oeil et les fit glisser jusqu'au menton d'Ysaak, essuyant ainsi une trace de larme, bien qu'elle fut vite remplacées par d'autres. Avec l'aide de ses deux pouces, qu'il passait lentement sous les yeux du professeur, il le calmait peu à peu. Puis ses mains revinrent dans ses cheveux un instant, avant de glisser dans son dos.
Il étreignit puissament Nergal puis relâcha sa prise pour lui murmurer au creux de l'oreille:

- Voilà, c'est terminé... C'est terminé..." avec une voix douce, exactement comme il l'aurait fait avec l'un de ses jumeaux.

(synonymes de "doucement" et "lentement" svp.. lol)

(Méé, Ysaak souffre, il le tente pas lol)


Les tentatives pour le calme paraissait infructueuses, mais pourtant peu à peu, les hoquets se firent moins nombreux, plus espacés, moins violents. Ysaak sentait les mains de Uial chasser ses cheveux trempés, qui collaient à sa peau, et ses pouces presser ses paupières gonflées pour qu'il cesse de pleurer. les légers chuchotement le calmaient peu à peu, il entendit son corbeau se poser derrière lui, mais il n'essaya pas de se retourner, pour une fois ce n'était pas Verdelet qui aurait une vertu thérapeutique sur son âme endolori, mais ce fleuriste qu'il ne connaissait pas encore hier, et qui poussé par la Fortune, n'avait eu cesse de le croiser aujourd'hui. Malgré son esprit embrûmé, Ysaak parvint à discerner dans ce réconfort une étrange habitude, un accent paternel qui émanait de Uial, alors qu'il le serrait contre lui. Ysaak avait toujours imaginé un père ou une mère hypothétique le prendre dans ses bras, de cette manière, mais tout ce qu'il trouvait, quand il était petit, était les étreintes froides de la nuit et de la pluie.
Les ras de Uial se refermèrent un instant plus fort contre lui, et Ysaak gémit un peu, repassant ses mains dans le dos du fleuriste. Si jamais quelque les voyait ainsi, sa vie serait terminée pour de bon. Il ne pensait même plus à cacher les vesiges de ces marques causées par sa bêtise et sa rancoeur. Il s'était déjà de toute façon abaisser à sangloter devant lui, que lui importait-il maintenant, de lui montrer ce qu'il restait à dissimuler ?
La voix de Uial résonna à ses oreilles... Terminé... Il aurait bien aimé que tout cela soit terminé, mais malgré ses pleurs qui se calmaient, rien n'était fini. Il s'écarta posément de Uial et tous deux assis l'un en face de l'autre, Ysaak baissa le regard, remit son manteau correctement, et lâcha, honteux :
"-Je suis désolé. J'ai été odieux avec vous, je me suis montré faible, et j'ai abîmé ce que vous aviez fait ce matin, continua t-il en constatant qu'il avait écrasé quelques fleurs."

Uial sourit maigrement (ça ce peut??).

- Ce n'est pas grave..." murmura-t-il à Ysaak. "Je les replanterai.

Il sentait que le brun allait partir sous peu. Pourtant il avait envie de le retenir, de lui dire autre chose, mais il n'avait aucune idée de quoi.
Sa main se releva lentement et se posa à nouveau sur la joue d'Ysaak où le sang avait laissé sa trace.

- Le plus important, c'est vous." fit-il. "Et c'est à moi de vous demander pardon, j'ai été d'un incroyable maladresse. Je...

Il se tut. Il n'y avait rien de plus à ajouter. Et il ne pouvait empêcher sa main de caresser cet oeil vairon qui pleurait étrangement.

- Vous allez partir?" demanda-t-il soudain, après qu'un silence se soit installé.

Ysaak frisonna quand la main de Uial se posa sur sa joue, et il eut une petite moue, avant de répondre :
"-C'est de ma faute tout ça... Vous êtes gentil, et moi, je me suis montré infect."
Ysaak se redressa d'abord sur les genoux, et epousseta ses vêtements, en soupirant lourdement, reniflant une dernière fois. Il aperçu ebfin ses gants un peu plus loin, et alla les ramasser les remettant à la hâte, avant de se tourner vers Uial, qui venait de lui parler. Il baissa un peu le regard, et fixa les fleurs, aux pétales piétinnés.
"-Je vais aller faire un tour... pour me calmer, un peu. Dans le parc, ou peut-être près du parc..."
Il se tut, et reprit, soudain, se surprenant lui-même :
"-Vous voulez venir ?"

Uial ouvrit de grands yeux étonnés.
Le brun aurait plutôt du le détester après tout ça; mais non, il lui proposait d'aller se promener!
Il avait ardemment envie d'accepter, et d'en profiter pour mieux le connaître - avec sa permission cette fois. Mais d'un autre côté, il avait l'impression que s'il disait oui, cela serait un peu abuser d'Ysaak.

- Je ne voudrais pas... m'imposer " dit-il tout bas, mais néanmoins audiblement.*tiens, mais ce n'est pas ce que je fais depuis le début?* "cependant... si vous allez au parc... et que vous avez envie d'en savoir plus... heu, je veux dire, sur la flore, enfin...

Uial se mit à rire doucement, abéré par son comportement. Il porta une main à son visage, soupira puis reprit.

- En fait... Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Nous risqueriosn de nous faire du tort à nouveau. Allez vous promener en paix, et moi je vais finir de m'occuper de ce jardin... J'avais dit à Naur Aglareb que ce serait fait.

Uial se leva et tourna le dos à Ysaak, faisant mine de reprendre ses outils. Mais il n'en avait pas envie. Il souhaitait plutôt que le brun insiste, même s'il savait qu'il ne le ferai jamais; il s'était déjà bien assez montré faible, en totale contradiction avec son caractère normalement froid et intransigeant.
Il se remit lentement au travail, attendant que Nergal le quitte, étrangement peiné, et lui souhaita une bonne fin de journée.

- Enfin, meilleure que ce qu'elle a commencé..." murmura-t-il pour lui.

Naur serait heureux de voir son jardin terminé au coucher du soleil, comme promis.
Il fallait le faire.

Ysaak eut une moue déçue, il avait voulu faire un effort, et voilà qu'on lui claquait méchamment la porte au nez. Uial lui tournait le dos, s'affairant avec ses outils et Ysaak se redressa un peu, avant de lâcher :
"-Vous êtes sûr de ne pas vouloir venir ? Enfin... je ne vous forcerais pas... Si jamais vous changez d'avis, je serais au parc."
N'obtenant pas de réponse, il soupira et sortit du jardin. Il traversa l'école à la hâte, et prit la direction des grands jardins d'Asiya. Il avait chassé Verdelett de la main, lui ordonnant de l'attendre à la maison. Il avait besoin de réfléchir.

Uial serra le manche de sa pelle. Ses mains tremblaient.
Il se mordit violemment la lèvre et ferma les yeux tandis que les pas d'Ysaak s'éloignaient de lui.
*bien sûr, que je veux venir avec toi...* oserait-il l'avouer?
Il planta rageusement son instrument dans la terre encore molle et travailla d'arrache-pieds, au bord des larmes.
Quel parfait imbécile il faisait!
Pas étonnant qu'il n'ai jamais réussi à construire quelque chose de sérieux avec quelqu'un, si ce n'était des liens d'amitiés.
Il chassa son passé de son esprit et s'affaira encore et encore.
Ysaak devait flâner ici et là... est-ce qu'il regrettait la compagnie du blond?
Uial se gilfa puis gémit.

- allez, arrête de jouer à la fillette, et travaille! Si tu déçois aussi Naur, tu aura gagné ta journée!" se dit-il à voix haute avant de reprendre son jardinage.