Parle-moi...

Uial avait fini par être vaincu par le sommeil et la chaleur de l'étreinte d'Ysaak.
Lorsqu'il ouvrit les yeux le matin suivant, il sentit contre son épaule le souffle chaud et régulier de son amant toujours endormi.
Il tourna un peu la tête pour le regarder - il était si beau, si calme... et sa main échoua sur son visage en une caresse de papillon.

- Je t'aime, je t'aime, je n'ai jamais autant aimé quelqu'un de cette façon, mon Ysaak..." soupira-t-il dans les cheveux emmêlés du brun. "Cela doit paraître si bête, si naïf... c'est si rapide... mais lorsque je suis près de toi, j'ai l'impression qu'il ne me manque plus rien. J'aurai tellement voulu que les enfants te connaisse, qu'ils t'aiment et que tu sois fier d'eux... Mais mélanger le passé et le présent, n'est-ce pas au fond regretter? ... Fais-moi tout oublier mon amour... Nourris-moi de tes sentiments...

Il embrassait délicatement la peau douce d'Ysaak en murmurant sa litanie, puis il se tut et décida de se lever.
Veillant à ne pas réveiller le Démon, il s'en alla à la cuisine et commença à préparer un plateau de déjeuner, trop heureux de partager à nouveau ce moment avec quelqu'un d'autre que les fantômes de son esprit.

Ysaak plissa le nez en sentant un soleil jouer venir pénétrer la chambre à travers les rideaux. Il se tourna dans le lit, s'attendant à trouver l'épaule de Uial, mais il ne découvrit que vide, et il grogna de dépit.
Il avait eu envie, dès le matin, de le serrer contre lui, de se prouver qu'il était bien là. Où était-il d'ailleurs ? Il se redressa sur le lit, les cheveux ébouriffés et la mine peu réveillée, empêtré dans les draps, qu'il écarta au loin.
Il mourrait de chaud, mais il sourit en apercevant Uial remonter les escaliers, prudemment, un plateau à la main. Il était beau comme ça, un petit bout de langue dansait au coin de ses lèvres, en un signe ostentatoire de son application.
Ysak pensa un moment à l'aider mais il préféra l'attendre et il se redressa sur le lit.
Il tendit les bras malgré tout pour le soulager de son poid et attrapa la manche de sa tunique pour le faire tomber à ses côtés. Il passa une main joueuse sur sa joue, l'embrassa tendrement et murmura un petit bonjour tendre, trop heureux de trouver enfin quelqu'un près de lui à son réveil.

Uial éclata d'un rire clair lorsqu'Ysaak le fit tomber sur le lit.
Il le regarda avec tendresse poser le plateau sur la table de nuit et réprimer un bâillement, avant qu'il ne se recouche près de lui.
Le blond ouvrit les bras et le serra contre son corps, lui grimpa dessus et reprenant ses lèvres.

- Je t'aime." fit-il entre leurs baisers. "Tu as bien dormi?

Le déjeuner les enveloppait d'une odeur appétissante, et Uial rougit à la pensée qu'il avait aussi faim d'autre chose.
Il se força à s'écarter d'Ysaak et se rassit pour servir du thé en chantonnant un air elfique qui collait parfaitement bien à ce moment baigné de douceur et de soleil.

(au secours Uial est une quiche!! c'est monstrueux je vais arrêter d'écrire -_-)

(Ohh, il est pas le seul à être une quiche... Caïn le ninja qui craint en est une aussi.)

Ysak sourit en voyant Uial se laisser faire et lui mordilla le cou tendrement avant de murmurer :

"-J'ai bien dormi, tu étais près de moi."

Ysak se complut dans les bras aimants de Uial, jouant avec ses cheveux, bercée par l'odeur sucrée et douce quui baignait la pièce. Il ne l'empêcha pas de se redresser malgré tout et s'assit à son tour sur le lit, remettant en place quelques uns de ses cheveux. Dans son dos, les tresses que lui avaient faites son compagnon s'étalaient sur le draps et les petites perles tintèrent entre elles quand il bougea un peu. Il sourit en écoutant la petite chanson de Uial, même s'il n'en comprenait pas un mot, et attrapa prudemment la tasse de thé que lui tendait le blond. Il gouta le liquide encore chaud du bout des lèvres et plissa les yeux sous le soleil insistant qui passait à travers la fenêtre.

"-J'aime ta voix, murmura t-il, bêtement."

Il n'avait pas envie de partir d'ici, il était tellement bien, près de cet homme qui lui avait redonné un semblant de vie. Il déjeuna en silence et s'exclama soudain :

"-Je vais devoir aller travailler. Et toi aussi.... Je préférerai mille fois rester près de toi, continua t-il en soupirant. Mais... Enfin, si tu veux nous pourrions nous rejoindre pour l'heure du déjeuner ?"

Il s'était déjà levé, attrapant ses vêtements qui traînaient un peu partout, et s'habilla de gestes lentes. Il se tourna vers Uial, et attendit sa réponse. Il devait se hâter, il devait passer d'abord chez Ma pour prendre ses affaires.

(ouiii, ça y'est lol j'ai réussi)

Uial lâcha un petit rire lorsque son amant declara aimer sa voix.
Il déjeuna un peu en silence, se délectant simplement de la présence de l'autre à ses côtés, même si parfois l'envie de son corps reprenait le dessus.
Puis Ysaak se leva opur s'habiller et Uial le regarda faire d'un air triste.
Il ne voulait pas qu'il parte, et il n'avait pas envie de travailler, il voulait continuer à marcher sur ce lit de plume qui avait remplacé en quelques jours la route d'épines qu'était sa vie.
Il tendit les bras et entoura la taille d'Ysaak, posant sa tête contre son bassin.

- Je ne veux pas te quitter, mon amour..." murmura-t-il, sachant pourtant que sa requête resterait en suspens.

Il glissa ses mains sous la chemise à moitié fermée du Démon et caressa sa taille mince avant de poser ses lèvres sur son nombril et d'abandonner, étoufant son désir au creux de son ventre.
Il le lâcha et tourna la tête en soupirant.

- Vas à l'école, c'est important." dit-il doucement, comme pour se convaincre lui-même. "Où veux-tu manger à midi? Si tu as le temps, tu peux venir ici...

Il avait déjà mal au coeur, et pourtant Ysaak était toujours dans la même pièce que lui. Il ne pouvait pas devenir aussi dépendant! Il fallait que cela change.

Ysaak sourit et souffla :

"-Moi aussi, j'aimerais rester avec toi... Mais je dois travailler... Mes élèves m'attendent, puis toi, tu as ton magasin."

Il s'approcha à nouveau de Uial et se pencha vers lui, pour l'embrasser avec tendresse, caressant ses joues de ses mains qu'il avait à nouveau gantées. Il se redressa, dégagea ses cheveux de son manteau et répondit :

"-Je viendrais au déjeuner, je serais peut-être un peu en retard, d'accord. Passe une bonne matinée."

Il l'embrassa une nouvelle fois, parvenant à s'arracher à lui et courut jusque chez Ma, bousculant deux ou trois passants, auprès desquels il s'excusa à peine. Il salua la vieille femme, et repartit comme il était venu; se dépêchant de se rendre à l'école, son premier cours commençait dans quinze minutes. Il arriva essouflé, en même temps que ces élèves, qui le regardèrent un peu surpris.

Uial le regarda partir, lâchant un soupire triste.
Puis il se leva, ramena le plateau à la cuisine et fit la vaisselle.
Il revint ensuite dans sa chambre pour refaire le lit, ouvrant grand les fenêtres pour renouveller l'air.
Puis il partit se laver, souriant au souvenir du bain qu'il avait prit avec Ysaak, et qui ne serait sûrement que le premier d'une longue série.
Il s'habilla et descendit enfin dans son magasin.
Il ouvrit les stores et se munit de son arosoire pour s'occuper de ses plantes adorées, mais qui ne venaient à présent qu'en deuxième place dans son coeur.
Un peu plus tard, alors qu'il prenanit un instant pour respirer, il remarqua le billet de Salmakia.
Tiens, une assistante, ça ne sera pas de refus, surtout maintenant...
Il décida de finir son travail et de courir à la volière avant de faire à manger pour midi.

Ysaak était revenu tranquillement, sa sacoche se balançant au bout de sa main gantée. Il ne changeait pas ses habitudes pour autant, et il sortait encore vêtu de noir de la tête au pied. La tête baissée, les cheveux qui lui tombaient sur le visage, il n'avait adressé la parole à personne, ni regardé qui que ce soit.

Il repassa par chez moi, pour déposer son sac et saluer sa mère d'adoption, qu'il embrassa gentiment. Il répondit vaguement quand elle lui demanda où il allait et s'écllipsa encore, avec hâte.

Il reprit le chemin vers le magasin de fleurs et ignora le regard de tous ces gens qui le virent encore entrer dans cette petite échoppe. Ils devaient sans doute se poser des question : pourquoi lui, le froid et associable professeur d'histoire, discret personnage d'Asiya, venait il se perdre de plus en plus souvent chez le gentil fleuriste, qui jouait un rôle de confident et d'ami pour beaucoup de monde. Ysaak tourna malicieusement la pancarte qui indiqua le magasin fermé et monta discrètement les escaliers, puis poussa la porte, pour entrer dans l'appartement de Uial. Il crut un moment qu'il n'était pas là, mais il entendit quelques bruits dans la cuisine et il s'avança sur la pointe des pieds. Uial lui tournait le dos, penché sur une casserole et Ysaak, à pas de loups, vint se serrer contre son dos, et embrasser sa nuque, avec plaisir.

Uial etait donc alle a la voliere, car il avait promis au jeune Ky de refaire la cage des oiseaux, de recreer avec des plantes un environnement plus gai et plus naturel pour les petits animaux qui se portaient malgre tout comme un charme.
Il y passa plusieurs heures, discutant avec le Demon tout en debutant son travail, souriant en l'entendant raconter un peu l'aventure qu'il avait eu avec Natchin. Il lui confia a son tour son secret, de maniere toutefois discrete, sa reverie typiquement elfique lui faisant prendre une voix soudainement plus lointaine et douce.
Apres cela, il etait rentrer d'un pas lent, se demandant si Ysaak allait venir le voir ou pas ce soir la.
Il avait encore un peu de temps avant de fermer le magasin, mais comme il ne semblait pas y avoir de clients, il osa monter pour se laver et commencer a preparer un petit quelque chose a manger.
Il chantonnait doucement et cuisinait avec application, totalement perdu dans ses pensees, et il ne broncha pas lorsque son ouie fine lui signala la presence de quelqu'un.
Il allait poser sa louche et descendre voir s'il s'agissait d'un client, mais il fut stoppe dans son mouvement par la bouche de l'intrus sur sa nuque.
Il sourit en fermant les yeux et se cambra un peu, degageant ses cheveux pour laisser libre acces a son amant.
Le blond glissa sa main droite dans la chevelure noire d'Ysaak qui se pressait contre son dos, et il noua la gauche a une de celles qui enlacait son ventre.
Il frissonnait en sentant la langue chaude du Demon contre sa peau sensible, et ses petites dents qui torturaient gentiment sa chair.
La bouche d'Ysaak quitta sa nuque pour venir embrasser sa joue et Uial ouvrit les yeux.

- Je ne savais plus si tu venais ou non..." murmura-til en guise de salutations. " Tu as faim, je suppose?

En realite, il se sentait d'une paresse infinie des que le brun se montrait, il ne voulait que crouler sous ses baisers et rien d'autre. Mais il fallait faire un effort, sans quoi la vie ne pouvait plus continuer!
Il tira a lui le reste de viande qu'il n'avait pas utilise et le mit dans la poele sans vraiment attendre la reponse de son amant.

- Tu as passe une bonne journee?" continua-t-il pour combler le silence.

Ysaak picora de baiser le cou de Uial sans relâche et ferma les yeux, en enfouissant sa tête dans la chevelure blonde de Uial, qu'il respira avec bonheur.

il continua ensuite à planter ses petites dents pointues dans la chair de Uial et finit par le faire se retourner, pour le serrer contre lui. Il sourit, embrassa encore son front, ses paupières, ses joues, sa bouche. Il prit une de ses mains dans la sienne et l'effleura aussi de ses lèvres et répondit enfin :

"-J'ai passé une bonne journée, ne t'inquiète pas. Et toi, Uial ?"

Ysaak le laissait préparer le dîner, sans le lâcher pour autant, le gênant plus qu'aute chose, mais il n'arrivait pas à le lâcher, c'était plus fort que lui, il avait besoin de lui, contre lui, contre son coeur. Il s'accrochait à sa taille, les deux bras noués autour d'elle, et déposa sa joue contre son épaule.

Il aida Uial à amener le plat fumant dans le salon et s'assit en face de lui, en retirant son long manteau, qu'il plia contre le dossier du fauteuil. Il sourit à Uial et lui servit un verre de vin.

Le repas était bon et une fois qu'il fut terminé, il s'approcha encore de Uial, pour l'embrasser. Il se demandait s'il n'en faisait pas trop, si le fleuriste allait supporter ses accès de tendresse, de tous ces baisers qu'il lui donnait, sans lui demander son avis. Il avait peur de l'effrayer, de le dégoûter de lui. En songeant à ça, il l'emprisonna encore plus contre lui.

Uial riait doucement, attendrit et touche par l'attitude enfantine de son amant.
Ils allerent a table et mangerent en discutant de tout et de rien.
Le blond se sentait rechauffe par la lueur qui brillait dans les yeux d'Ysaak, et qui ne pouvait etre autre chose que du bonheur, ou sinon de la satisfaction.
Il avait tellement change, en si peu de temps... Et il en etait de meme pour lui.
Depuis qu'il avait rencontre le professeur, il n'avait plus repense une seule fois a son triste passe.
S'il le faisait, il se sentait coupable de son bonheur, c'etait pourquoi il preferait fermer les yeux et laisser les bras forts d'Ysaak l'ensserrer.
Il avait besoin de se sentir desire, couvert par la passion de son amant comme par une drap de soie.
Il laissa le brun faire jouer ses levres sur ses joues tout en caressant doucement ses vetements, puis il le poussa gentiment.

- Tu ne veux pas que l'on aille plutot sur les fauteuils...?" fit-il en rougissant, remplacant le mot "chambre" par un endroit plus anodin. " On sera mieux pour discuter...

Il se leva et tourna le dos au professeur pour cacher son emoi (petite nature!). Il se laissa ensuite tomber sur le canape, faisant mine de vouloir passer une soiree tranquille.