Petite visite...

Reïra, après être sortit des appartements de Sanzo Kamiya, s'était automatiquement dirigée vers le cimetière. Lorsqu'elle y entra ce fut d'un pas plutôt léger comme si elle avait déjà oublié sa dispute. Elle fit quelques pas jusqu'à une tombe; la plus belle. Celle d'Asiya. Elle resta devant fixant le marbre.

"Je me demande bien comment tu as pu passer un seul moment de ta vie avec lui sans t'ennerver ou verser une seule larme..."

Elle s'accroupit et déposa trois roses rose sur la tombe tout en soupirant.

"Enfin, peut-être qu'il t'as véritablement rendue heureuse."

Elle se passa une main dans les cheveux, les rejetant en arrière et se releva.

"A qui appartient donc cette magnifique scépulture?"

Reïra sursauta et se retourna brusquement.
La voix était indéniablement masculine, mais l'apparence de son interlocuteur était voilée par une lourde cape de velours noir.

"Je ne me suis pas présenté, je vous en demande pardon. Je suis le professeur de Littérature, Oboro Tsukiyo. Je faisais un tour de la ville lorsque je vous ai apperçue ici. Cela vous ennuyerait-il de discuter avec moi? Je suis très curieux de découvrir mon nouveau monde." fit-il en s'agenouillant près de l'Ange.
"Permettez-moi aussi de ne pas me découvrir, même si cela semble très malpoli. Je ne supporte pas le soleil."

Tsukiyo jeta un coup d'oeil à son interlocutrice, surprise et sur ses gardes. Elle était très jolie. Tout ici semblait beau. Cela lui plaisait. Il se demandait si elle allait fuire ou daigner lui répondre, surtout qu'à présent elle avait dû appercevoir ses yeux rouges sang.
Ma foi, si elle partait... Il en avait l'habitude. Et une autre occasion de l'apprivoiser se présenterait certainement tôt ou tard. Mais il avait envie de faire bonne impression pour ce premier jour à Asiya.

(Attention à ne pas me faire jouer! ^^ Mais c'est pas grave.)

Reïra eu un sursaut lorsqu'elle entendit une voix plutôt masculine qui s'adressait à elle. Elle se retourna vers la personne. L'Ange ne put pas la détailler à par le faite que l'home portait une cape et que la capuche était rabaissé sur sa tête de façon à ce qu'on ne voit que très peut le visage. Elle l'écouta calmement et, lorsqu'il eu finit, elle lui répondit:

"Je suis enchantée de faire votre connaissance. Je me nomme Reïra Hamako. Et cela ne me dérange aucunement de converser avec vous, que votre visage soit couvert; je m'en fiche royalement je ne suis pas quelqu'un qui respecte les règles -ou très rarement-."

Elle marqua un temps de pause là ou elle reporta son attention sur la tombe.

"Et pour répondre à votre question, ici repose la seule femme qui a eu "la chance" d'avoir eu de l'attention de la part de Sanzo Kamiya, sa femme."

*Ou, du moins, ce qu'il en reste...*

Tsukiyo laissa sa main gantée courir le long des inscriptions qui décoraient la pierre tombale.

"Asiya, n'est-ce pas? Un des habitants du village m'a vaguement raconté... Vous la connaissiez?"

Reïra regarda la main de Tsukiyo parcourir les inscriptions de la pierre tombale et elle lui répondit presque aussitôt:

"C'est exacte, elle s'appelait Asiya. Et, effectivement, je la connaissais. Même très bien."

L'Ange rejeta sa longue chevelure rosée en arrière, une nouvelle fois et s'amusa avec, enroulant quelques mèches autour d'un de ses deux index.

"Parlez-en moi... Parlez moi de tout. Parlez moi de vous. Vous ne semblez pas très bavarde, et vous me laissez sur ma faim. Cependant si je vous ennuie, n'ayez crainte de me le dire, je préfère la franchise. Vous êtes la première personne à réellement m'intéresser depuis que je suis arrivé, ce matin. Mais peut-être voulez-vous aller ailleurs? A l'ombre de ce somptueux chêne par exemple."

Tout en disant cela, Tsukiyo désigna l'arbre qui se dressait non loin, son fuillage luxurieux dispensant une ombre fraîche et agréable sur la pelouse bien coupée.

"Je pourrais au moins vous parler à découvert, si c'est cela qui retient votre verve, Madame."

Reïra fut assez surprise de la demande de Tsukyio. Lui parler d'Asiya, d'elle même? Elle retint un rire lorsqu'il lui fit la remarque qu'elle n'était pas bavarde. L'Ange ne put s'empêcher de dire:

"Oh, détromper-vous, je suis très bavarde et je suis désolée de vous laisser sur votre faim, comme vous le dites si bien. Et vous ne m'ennuiez aucunement."

Et puis en parlant de bavard, lui en sortait des mots! Lorsqu'il lui proposa d'aller s'asseoir à l'ombre d'un chêne, Reïra lui répondit:

"Et bien pourquoi pas et ne pas voir votre visage ne me retient de rien."

Elle arrêta de jouer avec sa chevelure, signe qu'elle invitait l'Elfe à la suivre à l'ombre de l'arbre.

Tsukiyo laissa l'Ange le devancer et il s'assit dans l'herbe à ses côtés, maintenant néanmoins une distance respectueuse entre eux.
Quoi qu'en dise la jeune femme, il préféra ôter sa capuche.
Ses longs cheveux noirs coulèrent sur ses épaules, et il tourna un visage malicieux vers son interlocutrice, ses yeux rouges la fixant d'une façon destabilisante. Il voulait la tester, voir si elle était aussi fragile et sensible que laissait apparaître son apparence, où si la demoiselle cachait bien son jeu.

"Qui êtes-vous, Reïra?" demanda-t-il d'une voix basse, souriant étrangement.

Reïra s'était assise et elle s'était adossée contre le tronc de l'arbre. Après que Tsukyio ôta sa capuche, l'Ange le dévisagea. Un Elfe Noir. Il était plutôt rare d'en voir. Lorsqu'il plongea son regard dans le siens, Reïra ne scilla pas. C'était une femme de caractère et ça ne serait certainement pas elle qui détournerait le regard en premier.

Elle ne put s'empêcher de lui demander de la même voix:

"Mais qu'entendez-vous par 'qui' ?"

Tsukiyo soutint son regard quelques instants puis éclata d'un rire sonore, rejetant la tête en arrière, ses dents blanches et légèrement pointues dévoilées par sa bouche ouverte.

"Seriez-vous en train de faire de l'esprit, ma chère?" demanda-t-il une fois calmé.
"Hum. C'était une question bête et méchante, je vous assure." continua l'Elfe. "Histoire de faire plus ample connaissance. Mais vous ne semblez pas encline à répondre. Soit. Je me sais taquin, et je comprend que vous ne voyez pas cela du meilleur oeil, surtout pour une première fois. Laissons cet incident de côté, voulez-vous? Parlez-moi alors du pays, ou plutôt du Maître des Lieux. Je n'ai pas eu l'occasion de le voir ce matin, seul son intendant m'a reçu..."

Il se tut et porta un brin d'herbe à sa bouche. Elle était jolie, oui, mais son regard avait quelque chose de froid.
Peut-être de la méfiance.
Cela pimentait le jeu.
Mais toutefois, Tsukiyo restait ennuyé. Si c'était une dame de haut rang, peut-être la maîtresse ou la soeur du Maître, et qu'il continuait à chercher la bête avec elle, cela risquerait de se finir aussi vite que ça avait commencé pour lui...

Reïra sourit tout en lui disant:

"Bien sur que si que je veux bien vous parler de moi, mais je ne sais pas par ou... commencer, je dirais. Enfin, puisque vous voilà décidé de parler d'autre chose e bien je vais parler du maître des lieux."

Elle avait terminer sa phrase en l'accentuant légèrement sur la fin. L'Ange poursuivit:

"Bon, que voulez vous savoir sur le maître des lieux.

Elle ne pu s'empêcher d'accentuer, sur cette phrase aussi, la fin.

Tsukiyo soupira.
*"Le maître des lieux", n'est-ce pas le bon terme? Enfin peut importe, je le saurais biên tôt ou tard*

"N'importe quoi. Dites-moi l'essentiel, à défaut de tout. Comment est-il, que doit-on ou ne doit-on pas faire en sa présence, y a-t-il un... protocole?"

Reïra resta un instant silencieuse réfléchissant à se qu'elle allait dire.

"Et bien... Tout d'abord, physiquement, c'est un Ange, il est assez grand et mince. Il a une longue chevelure à la couleur qui varie entre le blanc le bleu et le gris. Il à les yeux plutôt noirs, parfois gris, ça dépend de la luminosité et il est plutôt impressionnant lorsqu'on ne le connaît pas."

Elle remis une mèche de cheveux en place et continua:

"Caractéristique, c'est quelqu'un de plutôt calme, il est très organisé, intuitif. Avant la mort d'Asiya, il était plutôt joyeux et chaleureux mais là, on dirait qu'il n'a plus goût à rien. A par à sa ville."

"La ville à laquelle il a donné le nom de sa défunte amie... Quel romantisme." lâcha Tsukiyo.
"Et à part ça? Y a-t-il une façon de se comporter en sa présence ou un sujet à ne pas aborder? Comme par exemple celui d'Asiya je pense..."

Reïra posa son regard sur la tombe d'Asiya tout en disant:

"Il est certain que si vous lui parler d'elle, il pourrait se mettre en colère, à moins de vraiment le connaître et d'être quelqu'un qui lui est cher."

Elle poussa un léger soupire.

"Sinon, à part les marques de respect, je pense que c'est tout."

Un silence s'installa.
Tsukiyo gardait le regard fixé loin devant lui, le visage impassible.

"Y a-t-il des manières à faire lorsque l'on se trouve en votre compagnie?" demanda-t-il soudain.

Reïra eut un regard surpris en direction de Tsukiyo. Pourquoi voudrait-il qu'il y ait des choses à faire ou pas lorsqu'on était avec elle? Elle lui répondit tout en faisant passer sa chevelure sur l'une de ses épaules:

"Pourquoi vous me demandez cela?"

Elle commença à coiffer ses cheveux, les tressant.

"Je ne sais pas. peut-être parce que depuis tout à l'heure, j'ai l'impression de me comporter en véritable rustre avec vous. Mais tant mieux si cela ne vous gêne pas, je préfère être libre de dire ce que je pense. Vous m'intriguez c'est tout. J'espèrais vous délier la langue..."

En disant cela, Tsukiyo imita Reïra: il fit glisser ses cheveux sur une de ses épaules et les lissa, joua avec avant de les tresser sommairement.

Reïra lui répondit en souriant:

"De toute façon, cela ne me gène aucunement. Je n'aime pas quand les gens sont obligés de cacher leur vrai soit derrière des tonnes de gestes et de paroles soutenues."

Elle finit de tresser ses cheveux et les attacha avec un élastique.

"Nous ne nous connaissons que depuis peut de temps, alors je ne préfère pas vider mon sac d'un coup, vous fuirez sinon."

"Qui sait...?" murmura l'Elfe, toutefois assez fort pour être entendu de sa compagne.
"Soit." reprit-il en se levant résolument. "Nous n'allons pas nous éterniser ici. Nous tournons autour du pot, chacun jouant un rôle de chat et de souris, et cela commence à m'insupporter. De plus la chaleur se fait de plus en plus lourde. Je préfère remettre notre entretien à plus tard; lorsque vous et moi seront décidés à agir en adultes. Sur ce, mes humbles salutations, madame."

Tsukiyo fit une courbette polie, porta la main fine de Reïra à sa bouche puis parti d'un pas vif, non sans oublier de s'enrouler dans sa cape.
Tout le lassait trop vite, et l'énervait. Mieux valait fuire avant de secouer la belle dans tout les sens pour lui délier la langue; voir pire.